Mon essai à la base des Glénans de Marseillan
C’est fait, je reviens de mon essai à la base de Marseillan !
Le voyage jusqu’à Marseillan
Le début de mon essai étant programmé pour le samedi à 8h00, il fallait que j’arrive à proximité de la base le vendredi soir. Et pour ne pas avoir à faire une quinzaine d’heures de moto en un seul jour, je suis parti le jeudi après le boulot. Le plan était de faire le bout de route jusqu’à Troyes en soirée, puis de profiter du lendemain pour faire le reste de la route jusque Pézenas (à 30 minutes de la base de Marseillan).
La soirée du jeudi s’est passée sans encombre. Il faisait sec, mais frais. Comme le ciel s’était déjà assombri et qu’il n’y avait pas grand chose à voir, j’ai pris les autoroutes tout en écoutant l’intégrale du ‘Donjon de Naheulbeuk’ pour ne pas m’ennuyer :-). Emporté par l’enthousiasme de l’aventure tout le long du trajet, je suis arrivé à l’hôtel vers 23h30.
Le lendemain j’avais prévu d’éviter les autoroutes à péages pour voir autre chose que du béton. Le GPS m’a donc fait passer par des routes de forêt et dans de chouettes villages (dont certains avec des bâtiments religieux impressionnants malgré la taille du village). Malgré la pluie la première moitié de la journée, mon premier voyage à moto était très chouette, c’est un véritable plaisir de rouler en découvrant de nouveaux paysages !
La fin d’après-midi a été mouvementée avec les fortes bourrasques de vent qui me poussaient dans toutes les directions (surtout du côté de Millau, et après lorsque les routes ont pris un peu d’altitude). Les paysages du parc des Grands Causses étaient magnifiques ! Je suis arrivé à l’hôtel de Pézenas un peu avant 20h00, juste à temps pour acheter quelques petites courses pour le souper.
Arrivée à Marseillan
Comme prévu, je suis arrivé vers 08h00 à la base de Marseillan.
Je me suis un peu perdu à l’arrivée puisqu’il existait deux points sur Google Maps pour la base de Marseillan; l’un rive gauche, l’autre rive droite du canal du Midi. Les bâtiments se trouvent sur la rive droite, mais… panneaux d’interdictions et barrière… ce n’était pas ce point là qu’il fallait suivre. En fait le parking se trouve sur la rive gauche, et l’accès à la base se fait en traversant le canal du midi avec des “pram” équipés d’une godille. Si les deux barques se trouvent côté base, on fait sonner une petite cloche au bord de l’eau et quelqu’un qui passe par là peut nous aider à traverser.
Nous étions deux matérialistes pour les deux prochaines semaines. Je parlerai donc souvent en “nous” puisque nous participions aux mêmes tâches.
Après nous être installés dans les dortoirs et avoir visité la base, nous sommes entrés dans le vif du sujet en assistant une “Boc” (une bénévole qui était en train de suivre le programme que je souhaite suivre) à remplacer quelques pièces sur un voilier et à entretenir un winch de cabinier. Cela a été une très bonne entrée en matière, puisque nous allions répéter cette opération plusieurs fois dans la semaine.
Mes deux semaines en tant que matérialiste
Les travaux en tant que matérialiste
Les “matérialistes” sont un peu les paires de bras de la base, on se ballade beaucoup dans la base (notamment pour trouver un responsable - ceux qui connaissent la base pourront l’attester :-D) et on rencontre beaucoup de monde, ce qui fait qu’on est vite connu.
En tout cas à Marseillan (je verrai si c’est la même chose pour les autres bases), j’ai trouvé que les travaux qu’on nous donnait concernaient majoritairement la base en elle-même et moins les bateaux. Cela peut néanmoins s’expliquer par le fait que le travail sur bateau est plus technique et demande une expérience que des bénévoles qui ne sont jamais venus n’ont pas (et ne pourront pas acquérir assez vite).
Pour info, voici une liste des tâches que nous avons accomplies au cours de nos deux semaines :
- Réparer des panneaux de signalisation, tombés à cause du vent
- Refaire une dame de nage en bois (qui m’aura bien enm**** jusqu’au bout xD),
- Faire des tours à la déchetterie et à la voilerie avec le pick-up de la base,
- Relatter des voiles,
- Refixer une lunette de WC (ben oui, ça aussi il faut le faire…),
- Couper un tonneau en plastique en deux avec une scie-sabre (servira lors des entretiens/réparations des moteurs hors-bord),
- Monter et démonter des tentes, lits de camps et installer des matelas gonflables,
- Aider à monter un chalet en bois (les “BOCs” logent dans les chalets à partir de la mi-avril, pour laisser les dortoirs aux stagiaires),
- Nettoyages divers,
- Réparer ou entretenir quelques pièces de bateau (une barre, un cache pour compas, les winchs, …),
- Déplacer des choses (des planches à voile, des pneus, des tables, …),
- Sécuriser des bancs pliables avec des bouts,
- “Inspecter” la base à la recherche de trucs “pas secure”, pour qu’on puisse les sécuriser.
Deux sorties
Malgré nos emplois du temps fort chargés, nous avons pu naviguer deux petites demi-journées (il faut demander pendant vos jours de repos, sinon vous ne naviguerez sans doute pas).
Notre première navigation s’est faite sur Z’Echo, un Echo 90 à deux mats, en même temps que d’autres stagiaires.
Notre deuxième navigation s’est faite sur un Surprise avec les autres bénévoles de la semaine (les “Maîtres de Maison”).
Retour à la maison
Pour le retour, comme je terminais le vendredi et que j’avais le reste du week-end pour revenir, j’ai souhaité passer par les Alpes pour avoir l’occasion de voir encore plus de beaux paysages. Je me suis donc dirigé vers Nice avec l’intention de tracer plein Nord à travers les montagnes, mais pas avant de faire un détour par le Viaduc de Millau (qui a valu la peine, les petites routes et villages aux alentours étaient magnifiques).
Une fois à Nice (arrivée à 01h30 du matin…), je me suis rendu compte que le retour n’allait pas pouvoir se faire dans les temps si je prenais les routes de montagnes. Couplé à mon inquiétude quant à l’absence de pompes à essence sur le chemin (ça n’a pas l’air, mais la moto consomme énormément), j’ai dû changer de plan et me résoudre à contourner les montagnes en faisant demi-tour puis à utiliser les autoroutes à péage pour revenir.
Forcément le paysage était moins beau. Enfin au moins il a fait très bon pour mon retour (jusqu’en Belgique où il a commencé à faire caillant) :-).
Bilan
J’ai beaucoup aimé mon essai à Marseillan. Il m’a permis de faire de nouvelles choses et de rencontrer de nombreuses personnes avec les mêmes rêves que moi (une grande partie des stagiaires et des bénévoles ont un projet de voyage et/ou de navigation). J’en suis sorti avec l’envie d’en apprendre plus, et avec la certitude que l’année que je passerais dans une base Glénans serait une aventure et une expérience qui, dans mon cas, valait bien que je démissionne de mon boulot actuel.
On m’a dit: “Le bokinat, on se plaint quand on le fait, mais on est content de l’avoir fait”. Et c’est suffisant pour moi.